Mercerie : Comment les Américains appellent-ils ce type de magasin ?

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L’appellation « mercerie » n’existe pas dans le lexique commercial américain. Les rayons dédiés aux boutons, fils, rubans et aiguilles s’insèrent dans des enseignes aux noms disparates. La segmentation des produits modifie l’organisation même des boutiques.Le vocabulaire employé varie considérablement selon les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Canada, générant des quiproquos pour les francophones. Les termes évoluent aussi avec les modes, les usages et la popularité des loisirs créatifs.

Pourquoi parle-t-on de “mercerie” en France et pas aux États-Unis ?

En France, le mot mercerie fait figure d’évidence : une boutique où tissus, fils, aiguilles et accessoires côtoient les générations, symbole d’un savoir-faire vivant niché au coin des quartiers, dans chaque ville ou presque. L’idée même d’acheter rubans et boutons ailleurs que dans une mercerie paraît saugrenue à beaucoup, tant cette institution fait corps avec notre culture urbaine.

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Aux États-Unis, tout s’organise différemment. Le client trouve son tissu dans un fabric store, le fil ou les aiguilles dans un craft store ou, parfois, au détour d’un rayon de supermarché. Le mot “notions” ne traverse jamais la devanture d’une enseigne mais reste accroché sur les étiquettes de rayonnage : on y regroupe boutons, fermetures éclair, biais, galons. Et l’expérience se réinvente : place aux yards qui remplacent nos mètres, au pouce qui s’impose sur les outils de mesure. Ce sont d’autres repères, un autre système, des réflexes qui déconcertent parfois les visiteurs français.

Enfants, beaucoup découvrent ici le droit fil et la largeur de la laize comme des formules transmises à la maison ou à l’école. Outre-Atlantique, ce sont les mots “grainline” et “selvage” qui prennent le relais, les patrons se mesurent en “inch”. Là où la mercerie hexagonale incarne un lieu unique et transversal, l’univers américain fragmente l’offre, multiplie les magasins spécialisés, chacun répondant à un usage ou une clientèle ciblée.

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Comment les Américains nomment-ils vraiment les magasins de mercerie ?

Aucune enseigne américaine ne s’affiche comme “mercerie”. À New York, Washington ou San Francisco, ceux qui cousent passent les portes de Joann’s Fabric, G Street Fabrics, Sarah’s Fabric ou Stitch pour trouver leur bonheur côté tissus. On parle de “fabric store” ou de “craft store”, jamais d’un magasin réunissant toute la petite mercerie comme on en trouve en France. Les articles ne s’organisent pas autour d’une logique compacte : le bouton se glisse à côté de la laine ou des rubans, la recherche devient partie intégrante de l’expérience américaine.

Il suffit d’entrer dans une de ces boutiques pour sentir la différence : vastes entrepôts, larges parkings, rayons foisonnants où s’entassent ciseaux, perles, tissus, feutres ou pâte à modeler. Les indépendants, tel Finch ou Stitch, misent sur une sélection affinée, parfois des ateliers, mais ne revendiquent jamais l’appellation de mercerie telle qu’on la conçoit chez nous.

D’une ville à l’autre, chacun développe ses habitudes. À Washington, G Street Fabrics s’impose pour le tissu d’ameublement, New York préfère Sarah’s Fabric et ses matières insolites. Ici, efficacité et diversité dictent la répartition des produits : la “mercerie” s’efface derrière le rayon “notions”, souvent reléguée dans un angle ou un sous-menu d’e-commerce. Praticité, profusion, organisation à l’américaine : la nostalgie de la boutique de centre-ville laisse place à une logique de volume et de choix.

Petit tour d’horizon du vocabulaire couture et crochet côté US

En matière de couture, le lexique américain dit tout haut ce qu’il fait tout bas. Le fil se nomme “thread”, l’aiguille “needle”, les boutons deviennent “buttons”, le biais “bias tape” et le patron “pattern”. Les longueurs et largeurs s’indiquent en yard et en inch, le centimètre ne subsiste que pour les initiés. L’essentiel des outils et fournitures s’anglicise : la machine à coudre devient “sewing machine” ; la surjeteuse, “serger”. Le coton à patchwork se commande comme du “quilting cotton”, la maille “jersey knit”, les outils de découpe ou de mesure abondent sous d’autres noms.

Le monde du tricot et de la broderie n’échappe pas à la règle : “yarn” pour la laine, “embroidery floss” pour le fil de broderie. La catégorie “notions” englobe alors tout ce qui complète l’univers : ciseaux, règles, épingles, fermetures éclair, petits accessoires…

Pour que les francophones s’y retrouvent, ce tableau de correspondances s’avère souvent bien utile :

  • cours : “sewing class” ou “workshop”
  • tissus d’ameublement : “upholstery fabric”
  • tissus d’habillement : “apparel fabric”
  • bord du tissu : “selvage”
  • droit fil : “grainline”

Des ateliers collectifs voient aussi le jour sous le nom de “sewing lounge” ou “maker space”. L’autre tendance qui cartonne : la box couture en abonnement (“sewing subscription box”) qui mélange patrons, tissus, et accessoires. Chaque ville, chaque plateforme, propose ses codes, ses rituels… et chacun adapte son langage en naviguant entre Paris et New York, atelier ou salon, tradition ou nouveauté.

fabric store

Ressources et astuces pour les passionnés de couture, ici et outre-Atlantique

Naviguer entre vocabulaire, enseignes et trouvailles de brocante demande quelques repères supplémentaires. Etsy réunit sous la même bannière patrons, tissus rares et conseils venus de toutes parts. Les box couture, tout comme les box tricot sur abonnement, séduisent néophytes et passionnés à Paris ou San Francisco, chacune avec ses surprises : fils, aiguilles, coupons, patrons inédits ou pelotes inattendues.

Les formats en ligne ne manquent pas : les cours vidéo ou ateliers interactifs permettent à chacun de progresser depuis chez soi ou d’échanger des techniques à l’autre bout de la planète. Les adeptes téléchargent des applications comme “Sewing Pattern”, se retrouvent sur des plateformes ou des applications pour peaufiner une bride, partager une astuce sur la tension du fil ou réussir une première “granny square”.

Pour garder le fil, voici les supports et astuces qui facilitent la pratique, aussi bien côté pratique que du côté numérique :

Bons plans Types de produits Outils numériques
Boutiques locales, marchés de tissus Fil, aiguilles, biais, fermetures éclair Applis mobiles, tutoriels vidéo, forums spécialisés

Des entrepôts américains de Joann’s Fabric ou Michael’s aux ruelles commerçantes françaises, la recherche de la perle rare continue d’attirer les plus motivés. Les frontières tombent : conseils, échanges, trouvailles circulent sans retenue. Au fond, ce fil invisible relie patrons et passionnés, ici ou là-bas, un point à la fois.